En vertu d’une nouvelle loi adoptée en décembre 2018 (Real Decreto Ley 21/2018), le vote des propriétaires d’une communauté ne requiert plus l’unanimité, mais simplement la majorité, pour appliquer l’interdiction d’utiliser les propriétés d’une urbanisation pour des locations de courte durée. Avant cela, le suffrage devait en effet être unanime.
Selon Maître Adolfo Martos Gross, « un vote favorable de trois cinquièmes du total des propriétaires qui, à leur tour, représentent trois cinquièmes des quotas de participation » est nécessaire pour approuver une interdiction de location touristique, réglementée par le décret andalou le cas échéant.
Toutefois, comme il le souligne, le décret ne s’appliquera pas rétroactivement. En d’autres termes, les changements n’affectent pas les propriétés qui sont déjà louées à court terme et qui ont une licence de location de vacances en place. Les propriétaires qui ont acheté une maison avant l’adoption de la loi pourront toutefois faire valoir que, lorsqu’ils ont acheté dans la communauté, la loi n’existait pas et qu’ils devraient donc être autorisés à louer leur bien s’ils le souhaitent – un point qui risque de susciter de nombreuses controverses devant les tribunaux.
En outre, ce statut ne peut pas être hérité, de sorte que si la loi est pragmatique à l’égard de ceux qui louent déjà activement et légalement leur maison, tout nouvel acquéreur de propriété ne pourra pas automatiquement continuer à la louer, et toute interdiction existante dans les normes du complexe s’appliquera désormais aux nouveaux propriétaires de bien.
Cependant, il est également possible que la communauté change de cap si une majorité de propriétaires votent pour rétablir la pratique de la location de courte durée dans une urbanisation – et vice versa. Là encore, au lieu d’un vote absolument unanime, il suffira d’une majorité comme décrit ci-dessus.
La communauté a également le pouvoir de fixer des limitations ou des conditions aux activités de location touristique, comme par exemple l’obligation pour les propriétaires en question de payer des frais communautaires plus élevés (n’excédant pas 20%).
Adolfo souligne également que si cette réforme était attendue depuis longtemps par les urbanisations qui s’étaient plaintes d’une occupation excessive par les touristes perturbant la vie communautaire et surchargeant l’utilisation des espaces communs, tels que les piscines et les jardins, la prudence s’impose, car il s’agit d’une mesure restrictive en termes de droits de propriété. Il est également important de noter que la règle des 3/5 n’est pas applicable aux locations qui ne relèvent pas du champ d’application de la réglementation andalouse, c’est-à-dire que tout propriétaire peut toujours louer son appartement pour une période supérieure à deux mois, ou s’il n’est pas proposé sur le marché par les canaux habituels (agences immobilières, Airbnb, etc.)
Ambiguïtés et interrogations
Il existe cependant un certain nombre de questions sérieuses concernant la nouvelle loi auxquelles les législateurs n’ont pas encore répondu en détail. Par exemple, l’interdiction concerne-t-elle l’acquéreur d’une propriété qui était déjà enregistrée pour la location touristique avant l’achat ?
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